SOS Amitié, l’association qui parle suicide

La ligne Téléphonique SOS amitié, crée en 1960, a pour objectif d'être à l'écoute des personnes en plein mal-être, ou proches du suicide. Avec ses 52 postes d'écoute, l'association couvre la quasi-totalité du territoire français. SOS Amitié, c'est 24/7 la possibilité de se confier à quelqu'un qui ne demande qu'à aider. Ainsi, entre 1600 et 1800 bénévoles se relaient pour avoir toujours quelqu'un à qui parler. L'association reçoit ainsi 700 000 appels par an.

Le magazine L'école des parents s'est intéressé à cette association, et nous partage dans une interview de Jean-Pierre IGOT, le président fédéral de SOS Amitié.

Nous est confié alors la nature des appels les plus fréquents : ceux qui étaient en priorité des préventifs aux suicides sont aussi maintenant des appels dû à une solitude ou un besoin d'être écouté, soit des formes différentes de mal-être. « Un quart des appels font référence [à la solitude], viennent ensuite la dépression, les troubles psychiatriques, les problèmes de couples, de relations ».

SOS Amitié partage alors son évolution. Passer d'une culture du secret à une nouvelle visibilité. Le but, promouvoir l'écoute dans la société. Il faut aussi recruter de nouveau bénévoles et faire connaître le numéro pour toucher et aider le plus de monde possible.

Mais quels sont les comportements des appelants ? Pour ce qui est de confier son mal-être à des inconnus, Jean-Pierre IGOT explique que cela facilite une parole libre. « La personne qui appelle est libre d'imaginer l'écoutant, voire de l'idéaliser et ainsi est-elle mieux à même de ''vider son sac'' ». Ainsi, l'écoutant est formé, il ne juge pas, ne réagit qui si l'appelant a un comportement qui en nécessite le besoin (pervers, personnes dans le besoin immédiat, perturbateurs). SOS Amitié considère aussi les appels répétitifs comme des problématiques à réguler : c'est un comportement de dépendance au téléphone, qu'il faut essayer de résoudre chez l'appelant.

Chaque appel est différent, car chaque écoutant comme demandeur est différent. La mission de l'écoutant n'est pas de donner une solution à une personne en détresse, mais de la pousser à trouver cette solution par soi-même, en reformulant les questions par exemple, ou en ouvrant des pistes de réflexions. L'empathie est importante pour l'écoute, mais ne doit pas pousser l'appelant à prolonger l'appel.

Ainsi, chacun peut avoir besoin de se confier, et si une ligne téléphonique dans ce but a tant de succès, sans doute cela est-ce du à une insertion sociale qui n'est pas toujours parfaitement réussie. Cependant, nous avons ici un exemple d'entraide, qui sans la technologie que représentent les appels téléphoniques, ne serait pas possible.

Pour retrouver l'article source :

Jean-Pierre Igot . A l'écoute [magazine]. L'école des parents, [mars-avril 2012] n°595